SIGNIFICATION DE QUELQUES NOMS QUE L’ON TROUVE AU MPUMBU (POOL)

Quelques significations de noms ((zi) nkumbu (sing : (yi) nkumbu)/mazina (sing : dizina ou zina)) que l’on trouve au Mpumbu (Pool) sont données sur cet article.

Info ou Rappel : Le prénom et le nom de famille ne faisaient pas partie de la culture Kongo c’est-à-dire que les Kongos donnaient aux enfants le nom d’un ancêtre ou encore un nom en fonction des circonstances entourant leur naissance, des événements marquants, des phénomènes atmosphériques, etc. La règle de donner un prénom et un nom de famille aux enfants a été introduite par les occidentaux (Portugais, Français et Belges).

Certains noms Kongos donnés aux enfants permettaient de conjurer le mauvais sort, les mauvaises paroles.

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Ntsi kabaka?/Nci kabaka?/Nki kabaka?

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Batekuau/Batekwau/Batekuâu/Batekwâu (🗣 Batekouaou/Batekouaaou; en Français certaines personnes écrivent Batekouaou et d’autres écrivent Batekouahou)

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Bafuakuau/Bafwakwau/Bafuakuâu/Bafwakwâu (🗣 Bafouakouaou; en Français certaines personnes écrivent Bafouakouaou et d’autres écrivent Bafouakouahou)

Trois livres sur quelques noms Kongos, en Kikongo:

1. Lexique des Anthroponymes kongo de Richard Serge ZINGOULA (ZINGULA en Kikongo/Kongo/Kikoongo/Koongo)

2. O Livro dos Nomes de Angola : Cerca de 2.000 nomes de origem Bantu d’Aristóteles Kandimba (contient des noms en Kikongo, Kimbundu, Umbundu, Ucôkwe (Wuchokwe)…)

3. O Livro dos Nomes de Angola : Cerca de 3.000 nomes de origem Bantu d’Aristóteles Kandimba (contient des noms en Kikongo, Kimbundu, Umbundu, Ucôkwe (Wuchokwe)…)


CHANSON(S) DE LA SEMAINE :

KIAZI MALONGA – TATAMANA


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QUI SONT BALADI (BALARI) ?

Les Ladis (ou Laadi, Ladi, Laari, Lari, Baladi, Balaadi, Balaari, Balari) constituent un sous-groupe ethnique kongo majoritairement présent en République du Congo, dans le département du Pool (Mpumbu). Comme tout groupe Kongo, ses origines remontent à Kongo dia Ntotila, le royaume Kongo. Leur langue, le Ladi (Kiladi, Tsiladi ou Ciladi) est une variante du kikongo, plus exactement un mélange de différentes variantes du Kikongo (Sundi, Haangala, etc.) avec des influences Tékés et des mots empruntés aux langues Portugaise et Française. Les Ladis font partie des Kongos nord-occidentaux, c’est-à-dire des Kongos appartenant à Kongo dia Mpanzu, comprenant Loango, Vungu et Nsundi (ou Sundi/Suundi).

Plus précisement, ils sont issus de la province de Nsundi (ou Sundi/Suundi), ancienne province septentrionale du royaume Kongo, dont (les) Mbanza-Nsundi en furent les capitales. Il s’agissait de la province confiée au prince présumée héritier, celui pressenti pour devenir le prochain Ntotila. Par là, le Kilâdi, Tsilâdi ou Cilâdi est très proche du Kinsundi (ou Kisuundi/Kisundi) ainsi que du Kimanianga.

Les ethnonymes désignant les groupes kongo sont souvent des reprises : 

  • d’un nom d’une province de Kongo dia Ntotila (ex : Sundi, Suundi ou Nsundi, Mpangu)
  • d’un luvila particulier (ex : Beembe/Bembe/Mbembe, Buende ou Bwende, Sundi/Suundi/Nsundi)
  • d’un lieu géographique où le groupe est situé (ex : Mayombe, Manianga, Boko)

Ces ethnonymes varient donc en fonction des événements historiques. Les mvila (liens claniques) demeurent les invariables représentant l’identité sur l’Histoire structurelle. L’ethnonyme Ladi est ainsi récent, il est absent des sources anciennes concernant Kongo (antérieur au XIXe siècle), aussi bien écrites qu’orales. Il est issu des conséquences de la conquête coloniale française. En effet, vers la fin du XIX e siècle, les Lâdi sont des personnes issues de différents sous-groupes Kongo : Sundi, Buende, Manianga, Hangala (bahangala étant en réalité des Sundis).

Face à la rapide expansion commerciale et démographique de ces derniers, le Ladi devient la langue vernaculaire kongo entre les différents rameaux (Sundi, Manianga, Kongo (ou Koongo) ba Nseke) remodelant l’identité kongo, suivant le chemin de fer colonial. Les délimitations nettes entre ces rameaux ne se définissent ainsi pas par la langue mais par les mvila et la région d’origine (Mpangala, Mvula Ntangu ou Mbula Ntangu, Manianga). À cela s’ajoute le voisinage ancien avec les Téké, qui se matérialise ici ou là par des alliances matrimoniales.

Dès lors, le ladi désigne un groupe ethnique composite Kongo, une identité régionale et linguistique, issu des rameaux Sundi-Buende auxquels se rattachent principalement les différents rameaux Kongo du département du Pool et ayant des liens de parenté avec les Tékés de la région, aussi par alliances matrimoniales qu’un voisinage pluri séculaire.

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour l’origine du mot ladi ou lari, il semble qu’il est tiré du mot Nladi, Muladi, M’ladi (traduction : Celui ou celle qui disparaît (ou (se) perd), mot tiré du verbe Lala disparaître/(se) perdre en Kikongo, plus précisément en Kimbata et Kitsotso) ou de la rivière Luladi ou Lulari (appelée Lelali par les Téké-Yaka), rivière à proximité de Kimpanzu, village de Malonga Mi Mpanzu alias Bueta Mbongo (ou Bweta Mbongo; Boueta Mbongo en français) (environ 1860-1898). Ce dernier était un mfumu kanda et mfumu tsi/nsi (chef de clan et chef de terre), des mvila Mpanzu et Buende, ses gens et ses alliés étaient ainsi désignés bisi Buende, baBuende (en référence au luvila Buende/Bwende). Avec Mabiala ma Nganga (Sundi), il organisa une résistance armée contre l’installation coloniale française à partir de la fin des années 1880, puis devint la figure de proue de la résistance après la mort de Mabiala ma Nganga en 1896. Après sa mort en 1898, les mfumu signèrent une reddition en 1899, acceptant l’autorité française dans la région. Dans ces années là, l’ethnonyme Buende disparut peu à peu, laissant place à celui de Ladi, ces derniers ayant changé de dénomination commune. Ainsi les Ladis sont originellement les bisi Buende ou baBuende, un sous-groupe Sundi stricto sensu et lato sensu. Par la suite d’autres Kongos (Haangala, Sundi/Nsundi, etc.) provenant de Nsundi s’y sont ajoutés. Des Tékés restés dans le Pool s’y sont intégrés.

Écrit par : Bruce Mateso (Merci à lui d’avoir pris de son temps pour rédiger ce texte)

Sources : Auguste Miabeto (Témoignages oraux), Come Kinata (2001), Come Manckassa (1968), Georges Balandier (1982), Jean-Pierre Missié (2008), R. P. J. VAN WING (1938)

Enquête effectuée par Élise Solange Bagambula (🗣 Bahamboula) (Bagamboula en français)

Hypothèses sur le nom Ladi/Laadi/Lari//Laari

Mgr Jean Cuvelier au sujet des Baladi:

André Jacquot au sujet de la langue Ladi/Laadi (🗣 Ladi/Laadi/Lari/Laari):

Attention ⚠️ dans la phrase suivante: « Laadi, Koongo, Suundi(…)ghaangala » Koongo fait référence aux Kongos de Boko.

Attention ⚠️ dans la phrase suivante: « (…)une langue bantu du groupe Koongo » Koongo fait référence au Kikongo (H.10/H.16/H10/H16).

Attention ⚠️ dans la phrase suivante: « (…)langues koongo et suundi respectivement, toutes deux du même groupe que le laadi » Koongo fait référence au Kikongo de Boko et le groupe dont il est question est Kikongo (H.10/H.16/H10/H16).

N.B. : Tous les Ladis n’ont pas un grand-parent Téké. Plus de jeunes Ladis devraient songer à demander leur histoire familiale (clans, etc.) à leurs membres de famille. Malheureusement de nos jours un nombre d’adultes Ladis ne se souviennent plus de leur sous-groupe d’origine et leurs mvila ou ne les connaissent pas et disent simplement à leurs enfants qu’ils sont Ladis (Laris).

Tous les locuteurs du Ciladi ou Tsiladi n’ont pas le même accent lorsqu’ils parlent Kiladi/Tsiladi/Ciladi et ne sont pas tous Kongos puis les Ladiphones/Lariphones Kongos ne se considérent pas tous comme des Ladis.

Les termes Koongo et Bakoongo font référence aux Kongos de Boko, Mme Élise Solange Bagambula aurait dû ajouter « de Boko » pour éviter toute confusion.

Info en plus : Les Autochtones (Pygmées) se trouvent également dans le Sud du Congo 🇨🇬 (ex : dans la région du Pool). Il est injuste de les oublier quand on évoque les habitants de la région du Pool.

Kulala/Kulâla/Kulaala (ou Lala/Lâla/Laala) signifie (se) perdre dans un nombre de variantes du Kikongo puis disparaître…


CHANSON(S) DE LA SEMAINE :

KOSMOS MOUTOUARI – BA TA MBIEMO


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